On y voit ainsi leurs travaux d’admission et leurs premières œuvres, leurs réussites et leurs échecs. Il faut lire les petites notices, car on découvre que de très grands noms ont été souvent refusés dans cette école !
Voici, par exemple, la notice sur Jacques-Louis DAVID :
1772. JACQUES LOUIS DAVID
En 1825, âgé de 77 ans, David se remémore sa jeunesse. Un des moments les plus saisissants de ce manuscrit est celui où il raconte comment, après avoir échoué à deux reprises au Grand Prix de peinture, il se laisse mourir de faim. Orphelin, issu d’un milieu bourgeois parisien et cultivé, David est admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture à 17 ans. Celle-ci délivre un enseignement exclusivement fondé sur le dessin d’après modèle vivant et l’organisation de concours dont le plus prestigieux est le Grand Prix.
Son acte radical, qui témoigne de la place dominante de l’Académie dans le parcours des jeunes artistes, est une manière de dénoncer ce système compétitif, éprouvant (il comprend trois épreuves et dure 6 mois), parfois injuste. David est ramené à la raison par les paroles du peintre Gabriel François Doyen, membre du jury, qui le rassure sur son talent. Au retour de son séjour à l’Académie de France à Rome, il ouvre un atelier privé délivrant un enseignement anticonformiste.
C’est très émouvant de voir les premiers pas de ces artistes, leur envie de travailler sous la direction de professeurs prestigieux, leurs espoirs, leurs déconvenues. Surtout quand on sait à quel point ces "élèves débutants" ont ensuite marqué l’art, et le marque encore...
Je suis ressorti bouleversé par cette exposition magnifique et je vous la recommande.