Pendant longtemps, mon grand-oncle maternel est resté un soldat inconnu. Je disposais de bien peu d’éléments sur lui. Je savais juste qu’il écrivait des poèmes. Ma mère m’en avait montrés, qu’il avait composés pendant un séjour à l’hôpital à la suite d’une blessure à la bataille de la Marne. J’avais aussi une lettre écrite de Paris en 1911 et quelques documents. On disait juste dans la famille qu’il était mort en 1914 en sautant sur une mine. Rien d’autre. Étonnant silence !
En mars dernier, je me suis lancé dans une incroyable recherche pour découvrir qui il était vraiment et comprendre pourquoi la famille l’avait ignoré. Grâce à son acte de décès, son "registre matricule" — son livret militaire en quelque sorte — j’ai pu reconstituer son parcours à la guerre et même avant, lors de son séjour à Paris. J’ai compris que des tensions avec son père, dont il ne souhaitait pas suivre la voie, expliquaient sans doute l’oubli dont il était victime.
J’ai donc créé un site Internet qui lui est entièrement dédié. On peut y découvrir son parcours militaire et lire ses très beaux poèmes.
Pour compléter cette recherche, j’ai souhaité me rendre dans les lieux importants de "sa" guerre. Ce pèlerinage fut l’occasion de découvrir d’étonnants monuments.
Le Monument-ossuaire de "La Ferme de Navarin"

Cet imposant monument aux morts des armées de Champagne est situé entre les villages de Souain-Perthes-les-Hurlus et Sommepy-Tahure. Il a été inauguré en 1924 par le général Gouraud, alors gouverneur militaire de Paris, qui avait commandé la IVe Armée en Champagne en 1916, puis à nouveau de juin 1917 jusqu’à la victoire de novembre 1918.
Le général Gouraud y est enterré, avec 10.000 soldats dont la plupart sont anonymes.




Un monument dans le massif de Moronvilliers
C’est dans toute cette zone, située entre au sud Baconnes et au nord Moronvilliers qu’eut lieu en partie la première Bataille de la Marne en septembre 1914, qui vit le recul des Allemands et put faire croire que la guerre allait prendre fin. Hélas... Ce monument marque un terrible échec 2 ans plus tard, la bataille du Chemin des Dames. 100.000 morts pour rien !


Le massif de Moronvilliers
Quand on voit ces paysages très plats, on comprend que les soldats étaient à découvert et avaient besoin de creuser des tranchées pour se protéger !

Les combats furent si meurtriers que le village de Moronvilliers a disparu. Par devoir de mémoire, son nom est désormais accolé à celui de Pontfaverger.

Le monument américain de Varennes-en-Argonne





Le village de Varennes-en-Argonne est bien connu pour un épisode fameux de l’histoire de France, celui de l’arrestation du roi Louis XVI qui a pris la fuite... Situé au cœur du conflit de 14-18, le village a quasiment été détruit, mais il fut reconstruit. Libéré grâce à un corps expéditionnaire américain, il offre un imposant monument dû à l’architecte franco-américain Paul Philippe Cret et dédié aux soldats américains de Pennsylvanie. Il fut construit en 1927.
